OTTline

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La mort aux trousses

Vous avez déjà vu La mort aux trousses ? Non je ne sais pas ! Je suis prêt à admettre que je débarque, même si le film n’est sorti qu’en 1959 !

Je resitue, pour ceux qui n’étaient pas nés et/ou qui ne s’intéressent pas au cinéma.

La mort aux trousses (North by Northwest, pour les bilingues) est certainement l’un des plus grands Hitchcock, avec le Grant Cary Grant et la sublime Eva Marie Saint. C’est aussi, en réalité, le premier James Bond. Le premier Oh James ! Sans les inconvénients des James Bond, à savoir : James Bond.

On suit l’aventure de Roger Thornhill, publicitaire new-yorkais enlevé parce qu’on le prend pour un agent des services secrets. S’en suit l’habituel cocktail : meurtre à l’ONU, femme fatale, CIA, fausse ambulance 50s, piste d’avion privée. Un James Bond, je vous dis ! Et quand bien même j’adore Sean Connery (encore un peu plus que Craig), Cary Grant aurait été parfait !

Bon, l’histoire, je m’en moque. Même la mise en scène impeccable du Hitch, même les jeux d’acteur irréprochables, même la beauté de la première (à fortiori) james bond’s girl.

Non, ce que je retiendrai aujourd’hui, c’est la classe. Cette politesse surannée qui veut que deux hommes, fussent-ils ennemis jurés, fussent-ils rivaux pour les beaux yeux d’une femme, ne s’insultent pas, ou bien s’indignent quand l’autre franchit cette limite. Un chic d’antan qui voulait qu’on s’excuse d’avoir brutaliser gentiment une femme qu’on croyait « adultère » par pur plaisir.

J’ai découvert ce film récemment. C’est ce que j’aime dans ma modernité. Bien sûr, j’ai longtemps regretté de ne pas être né à certaines époque, de ne pas avoir vécu l’éclosion de Machiavel, la montée de Voltaire, la défloration de Rousseau (c’est lui qui en parle, tout de même), de ne pas avoir saisi sur le fait le choc des Illuminations, de ne pas avoir découvert Kafka. Je passe, les exemples sont trop nombreux. Je me suis longtemps lamenté là-dessus, mais, finalement, qu’est-ce que j’ai ? Que puis-je vivre ? Un chemin en forme de retour aux sources. Une remontée dans le temps, à partir des ersatz contemporain vers les pionniers. Ce n’est pas à toutes les époques qu’on peut considérer et les causes et les conséquences. Et les pères et les fils.

Et puis, il est d’un chic incontestable de faire parti des happy few à lire Adams, St-Augustin, Platon, les fragments d’Héraclite et les mythologies de Barthes. Mis à part les lecteurs académiques, qui de mes congénères les lit encore ?

Quant à La mort aux trousses, une mention spéciale à la façon qu’à Eva Marie Saint de caresser la nuque de Cary. Regardez les scènes dans le train ! C’est d’une sensualité pudique, la plus excitante.

 



14/01/2013
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